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Rod Story 2 Une co-éc Plasoc / Selva

 

ROD STORY

 

Une co-écriture Plasoc/Selva

 

 

      2-  L’homme sur le banc

(Ottawa-Merrimack)

 

             -Ca va ?

                 Le gamin le regardait avec de grands yeux noirs sous la frange de  cheveux raides. Rod se rendit compte qu’il était assis immobile depuis un long moment à regarder dans le vague.

-Ca va , merci.

-Vous n’êtes pas malade ?

-Non, je réfléchissais.

-Mon père est docteur.

-Vraiment, ça va.

-Mon père est parti récupérer la voiture au parking. On va dans le Maine.

Rod réfléchit. « Vous auriez une place ? »

Ils avaient une place. Le père était comme son fils, yeux noirs, cheveux raides, teint mat. Tous les deux avaient l’hospitalité facile et tout au long de la route, offrirent à boire et à manger, refusant de laisser Rod payer sa part. La frontière se passa sans difficultés. La conversation demeura joyeuse et  discrète, pas de questions trop personnelles, pas de conseils, pas de jugement. Les deux rentraient d’une fête traditionnelle. Leurs costumes de peau, perles et plumes étaient soigneusement emballés dans le grand coffre mais ils les sortirent avec fierté pour les montrer. Rod sortit quelques photos . Famille, amis, vacances. Il aurait pu inventer une autre vie, il ne reverrait jamais ces gens aimables et souriants. Il ne le fit pas. Simplement, quand le père demanda où il allait exactement, Rod repensa à John Irving et dit : « Dans le New Hampshire en fait. ». Et quand ils traversèrent Merrimack, Rod vit un homme sur un banc et décida : Ici. Je descends ici.

Le fils sortit du coffre le sac à dos de Rod et le père lui tendit une carte de visite : « On ne sait jamais. Si vous avez besoin d’aide, un jour. Vous serez le bienvenu. » Ray  Running deer   Carrington  et son fils  Benj  Black woolf Carrington. Des gens bien. Un bon début. Ca n’avait pas trop de sens de les laisser repartir ainsi juste pour un titre de roman et un type sur un banc. Mais après tout, Rod s’était juré qu’il irait ainsi, au hasard, selon ses intuitions et son envie.

 

Le type avait les cheveux blancs assez longs, soigneusement  coiffés en catogan, un long corps maigre, il portait une espèce de redingote élimée, un pantalon de velours côtelé usé, de vieilles chaussures de randonnée. Il devait avoir dans les soixante cinq, soixante dix ans . Rod avait parfois du mal à donner un âge aux gens. Celui là avait un regard très vif dans un visage buriné. A côté de lui, il avait posé un grand sac  de marin et il lisait ; paisible. Rod fut à peine étonné de voir le titre du bouquin quand il s’assit à côté de lui : « L’hôtel New Hampshire ».

 

 

 

 

 

 

selva | 3/4/2008
Bon, il va dans le New Hampshire, il rencontre un type qui lit "l'hotel New Hampshire",..ou va-t-on dans ce qui s'apparente de plus en plus à une road story teintée de fantastique..?
serge | 3/9/2008
un baiser a vous deux, un pierre deux coups mais c'est avec sincerite;)
almerys | 3/9/2008
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