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selvamazonica
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Rod Story 3 Une co-éc Plasoc / Selva

 

ROD STORY

 

Une co-écriture Plasoc/Selva

 

 

-         3 – Chambre à part

(Ottawa-Merrimack)

 

 

 

C’était la fin de l’après-midi. Un froid sec et égal tenait l’atmosphère en suspens.  Il n’y avait pas de vent du tout. Çà et là, des monticules de neige accumulés par les coups de pelle répétés des riverains prenaient des formes d’escalier ou de collines. Pour le moment l’hiver se montrait magnanime dans le nord, mais rien n’indiquait que cela durerait.

Rod acheva d’arranger dans son sac les affaires qu’il avait utilisées durant le voyage en voiture. Il se sentait à la fois satisfait du début de son voyage et inquiet. Satisfait parce que cette première étape s’était déroulée idéalement. Il avait trouvé génial de faire la route et la conversation avec les Carrington. Le voyage ! C’était bien comme cela qu’il l’envisageait  : le contact avec les hommes et les cultures. Et là, du premier coup, un gentil hasard lui faisait rencontrer Cerf galopant et Loup noir… quoi espérer de mieux sinon dans ses rêves ?

Mais Rod était également inquiet. C’était dans sa nature. Il se trouvait aux Etats-Unis d’Amérique et en situation irrégulière. Il savait que tout ne roulerait pas sur du velours comme aujourd’hui. Les humains sont les humains. Il y a les bons et les mauvais. A lui de ne pas se tromper dans ses rencontres en faisant les bons choix aux bons moments.

 

Assis à l’autre bout du banc le vieil homme restait absorbé dans son bouquin au point de ne pas lui prêter attention. Rod se manifesta en émettant un raclement de gorge et lui dit :

« Pardon Monsieur ? Je peux vous demander un renseignement ?

Le lecteur s’interrompit et leva les yeux sur lui.

    Oui ? Que voulez-vous savoir ?

    Eh bien, je viens d’arriver en ville. Savez-vous s’il y a une auberge de jeunesse ou un lieu d’hébergement pas trop cher dans le coin ? »

Rod dû attendre la réponse un long moment. En effet le type resta taiseux pendant plus d’une minute, ne faisant que le regarder fixement comme s’il avait voulu mémoriser chaque détail de son visage. C’était limite gênant. Enfin il soupira.

«  Seigneur ! Ce que vous ressemblez à mon fils !

    Euh… Vous pouvez me dire si je peux trouver à me loger par ici ? Sinon, ce n’est pas grave, je vais chercher moi-même.

    Pardonnez-moi. Oui bien sûr… Mais vous ressemblez tellement à mon fils, avec vos cheveux comme ça… ça m’a fait un choc.

    Votre fils est ici ?

Le vieux leva les yeux au ciel.

    Il est ici. Il est partout. »

Rod comprit à demi mot. Il se leva du banc. Bientôt la nuit allait tomber, il fallait qu’il trouve un endroit pour dormir. Alors qu’il s’apprêtait à lâcher un « au-revoir » laconique au vieil homme avant de repartir dans l’inconnu, le type le devança :

« Il n’y a pas d’auberge de jeunesse ici, ni de motel bon marché mais chez moi j’ai une chambre qui ne sert plus.

    Celle de votre fils ?

    Oui.

    Vous voulez en parler ?

    Oui. Je veux bien vous en parler. Venez avec moi. Allons à la maison, c’est juste à deux rue d’ici. »

 

 

(à suivre)

 

 

selva | 1 | 3/9/2008
je n'ai jamais eu confiance aux vieux...regarde Klaus Barbie...
favret | 3/10/2008
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